La marque horlogère Bréguet, s'est associée à un grand projet de mécénat. Il consistait en la restauration du petit Trianon, de Versailles ( c'est-à-dire, les appartements de Marie-Antoinette au chateau). Outre cet exploit architectural, la marque n'a pu stopper sa fascination pour la reine sacrifiée. Historiquement horloger de la cour de Versailles, la marque Bréguet n'a pu renoncer aux liens privilégiés qu'il entretenait avec "la reine capricieuse". En 1783, "une montre perpétuelle numéro 2" fut commandée par un des officiers de la reine. Ce dernier demanda qu'elle soit réalisée sans limite de prix, ni contrainte de temps. Il demanda même qu'elle soit la synthèse de tous les mécanismes horlogers de l'époque. Il indiqua aussi que partout où il y avait du métal, il devrait y avoir de l'or. C'est ici que commence le récit mystérieux de "la montre Marie Antoinette". Quelques centimètres carrés accueillent la complexité des plus grosses horloges de cathédrales. Elle fut totalement achevée en 1827 soit après la mort de la reine. Cette dernière n'aura pas eu l'opportunité de découvrir le chef d'oeuvre.
Malgré tout, cette pièce unique a survécu et elle fascine collectionneurs et fins esthètes. Réputée pour son mécanisme , la montre Marie Antoinette enregistre plus de 183 mouvements.
La pièce passe de mains en mains à travers les époques pour être finalement exposée au musée de Jérusalem ou elle disparaît lors d'un cambriolage, la nuit du 15 au 16 Avril 1983.La marque Bréguet a donc reconstitué à l'appui d'archives le fameux modèle. Le patrimoine de la maison horlogère aurait été retrouvé, cependant le doute persiste.
Chef d'oeuvre d'horloger, la montre enregistre les mécanismes les plus précis et compliqués de l'histoire horlogère. A l'origine, il s'agit d'une« montre perpétuelle à répétition minutes, quantième perpétuel complet, équation du temps, réserve de marche, thermomètre métallique, grande seconde indépendante à volonté et petite seconde trotteuse, échappement à ancre, spiral en or, double pare-chute, tous les frottements, les trous et les rouleaux en saphir sans exception, boite d'or, cadran en cristal de roche, aiguilles d'or et d'acier. »
Un grand mystère entoure cette montre de sa commande secrète jusqu'à sa disparition fortuite. Aujourd'hui, elle est sûrement entre les mains d'un humble collectionneur. Ce qui est sûr c'est que la pièce est inscrite dans l'histoire horlogère mais aussi dans le patrimoine de la maison Bréguet. La montre aura disparu près de 26 années, la marque Bréguet lui redonne vie avec une pointe d'amertume quant au sort incertain de la pièce originelle.
Caractéristiques techniques de la montre reproduite :
"Montre perpétuelle, c'est-à-dire à remontage automatique avec masse oscillante en platine, elle est dotée des fonctions et complications suivantes : répétition des minutes ; quantième perpétuel complet (indiquant le jour, la date, le mois et le cycle de quatre ans) ; équation du temps ; réserve de marche ; thermomètre métallique ; grande seconde indépendante à volonté (qui fait de la montre le premier chronographe) ; petite seconde trotteuse ; échappement à ancre ; spiral en or ; double pare-chute (antichoc). Tous les frottements, les trous et les rouleaux sont en saphir, sans exception. La montre possède une boîte d'or avec un cadran en émail blanc et un autre en cristal de roche. Le contrat initial a été largement rempli ; il s'agit de la montre la plus compliquée jamais fabriquée et elle restera pendant près d'un siècle la montre la plus compliquée au monde."